A propos de la Pastorale de Ludwig Van

Publié le par cultumusic

Points de vue de Beethoven sur la Symphonie Pastorale

 

Je vous propose ici de goûter quelques écrits de Beethoven sur son art.  Assez curieusement, certains se révèlent paradoxaux, ce qui démontre si besoin en était l'évolution de son caractère et de son état de compositeur.  Afin de ne pas vous assommer par trop de littérature, je vous livre quelques points de vue assez brefs, mais resitués fidèlement dans leur contexte.

Mais avant cela, permettez-moi de vous confier une coïncidence extraordinaire : j'ai commencé cet article à six heures du matin ce dimanche.  Or, je savais que j'allais assister à une répétition d'orchestre cet après-midi, mais je ne connaissais pas l'œuvre qu'ils allaient aborder, et pour cause : elle ne figurait pas au programme.  Et ce qu'ils ont joué?  La Pastorale!  Troublant, isn't it?

 

Voilà donc ce que m'ont inspiré ces réflexions matinales.

 

Dieu des forêts, Dieu Tout-Puissant!  Je suis béni, je suis heureux dans ces bois, où chaque arbre me fait entendre ta voix.  Quelle splendeur, ô Seigneur!  Ces forêts, ces vallons respirent le calme, la paix, la paix qu'il faut pour te servir.

Carnets intimes, 1815

Par ailleurs :

La symphonie pastorale n'est pas un tableau : on y trouve exprimées, en nuances particulières, les impressions que l'homme goûte à la campagne. 

Carnets intimes, 1808

 

Ces deux citations mettent les points  sur les "i" à propos des critiques qui jugeaient cette œuvre trop descriptive.  Cependant, elle nous invite à la campagne; mais cela ne change rien à sa vision de la symphonie : Beethoven était simplement épris des arbres et des ruisseaux qui le calmaient lorsque sa surdité lui étaient trop insupportable.

 

********

 

Nous savons que, du vivant de Haydn, Ludwig était réticent à son enseignement, et se montrait parfois hautain à son égard (Haydn l'avait d'ailleurs surnommé "le grand Mogol").  Mais une citation plus tard, il semble avoir changé d'avis :

 

Prenez place dans ma chambre, portraits de Haendel, de Bach, de Gluck, de Mozart, de Haydn!  Vous seuls pouvez m'aider à accepter mes souffrances!

Carnets intimes, 1816

 

Le texte bref ci-dessous est beaucoup plus énigmatique : pratique-t-il le premier ou le second degré (ce qui n'était pas son genre)?  Curieux…

 

Malheureusement, les génies médiocres sont condamnés à imiter les défauts des grands maîtres sans en apprécier les beautés : de là, le mal que fait Michel-Ange à la peinture, Shakespeare à l'art dramatique et que Beethoven fait de nos jours à la musique.

Carnets intimes, 1816


Ces propos à l'égard de sa symphonie ont de quoi laisser perplexe ; mais il faut savoir qu'ils ont été écrits bien après la première de l'œuvre (22 décembre 1808, théatre An der Wien).

 

A vous de vous faire une idée.

 

Quelques versions que j'estime éternelles :

-           Orchestre Philharmonique de Vienne, direction : Karl Böhm

-           Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Bruno Walter

-           NBC Symphony Orchestra, direction Arturo Toscanini (inattendue et extraordinaire!)

-           London Classical Players, direction Roger Norrington (instrumentation d'époque)

-           Et bien d'autres encore…

Publié dans MUSIQUE CLASSIQUE

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